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Déguster ép. 01 : Voir

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série DÉGUSTER

Qu’est-ce qu’on « voit » quand on tient un verre de Cognac ? Le journaliste Victor Coutard a posé la question à deux amateurs de Cognac qui sont aussi des spécialistes de l’image : le peintre français Olivier Masmonteil et le photographe allemand Paul Lehr.

L’éclat, la limpidité, la couleur… Appartenant au vocabulaire de la dégustation, ces notions, parmi les premières qui viennent en tête quand on évoque la question du regard qui se pose sur un verre de Cognac, Olivier Masmonteil et Paul Lehr en sont des familiers. Toutefois, ils ne les cantonnent pas au registre de la description ou de la contemplation. Ce qui les intéresse, c’est montrer la part d’imaginaire qui vient se superposer aux sens : tous deux parlent alors des « yeux de l’esprit ».

Olivier Masmonteil : « voir le verre, voir au-delà du verre »

« Moi, dans un verre de Cognac, je vois sa teinte ambrée mais je vois aussi le paysage qui apparaît derrière. Cette teinte est comme un filtre qui séparerait deux univers », revendique le peintre Olivier Masmonteil. Âgé de 47 ans, cet amateur de cuisine et de pêche à la mouche, qui a passé toute son enfance en Corrèze, non loin de la région de Cognac, a, il est vrai, un rapport fort à l’idée de paysage laquelle traverse toute son œuvre.

« Le Cognac, je me le représente effectivement à la manière d’un paysage, un paysage qui serait un paysage de fin d’été, à la bascule des saisons. Ou qui mêlerait l’aube et le crépuscule car le Cognac est un alcool qui a à voir avec le commencement comme avec la fin. D’ailleurs, le Cognac invite à fermer les yeux. »

Paul Lehr : « voir, c’est jouer entre les sens et le rêve »

Livrant ses portraits aux journaux du monde entier (Le Monde, Die Zeit, Wall Street Journal…), le photographe allemand Paul Lehr est  attiré par les « gueules » à travers lesquelles il essaie de saisir à l’instinct, seulement armé de son Nikon FM2, les temps que nous vivons. En parallèle, ce dégustateur averti mène un projet personnel dans lequel il entend jouer avec la variété chromatique des alcools, dont le Cognac.

« Quand mes yeux se posent sur un verre de Cognac, un jeu se crée entre les sens et le rêve. Je suis peut-être dans une maison au bord de la mer en train de regarder l’eau, j’entends le bruissement des herbes sèches, je sens l’odeur de la cheminée. C’est très onirique.  J’adore le Cognac : je le photographierais en essayant de capter et de sublimer ses couleurs si particulières. Selon l’incidence de la lumière, elles peuvent miroiter entre le blanc et l’ambre, entre l’ombre et la brillance. »

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