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Contrées

Frédéric Bourgoin

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SÉRIE LA TRANSMISSION

Le renouvellement des générations, une longue histoire à Cognac, ce vignoble issu des temps anciens où les eaux-de-vie patientent dans les chais parfois plusieurs décennies jusqu’à ce que des maîtres-assembleurs s’en saisissent. De tout temps, les jeunes de la région s’inscrivent dans des sillons déjà bien tracés ou choisissent d’en labourer un nouveau. Quatrième génération d’une famille de viticulteurs de Saint-Saturnin, à neuf kilomètres d’Angoulême, Frédéric Bourgoin a opté pour une tierce voie, intermédiaire, une voie qu’il a racontée au journaliste Yohan Castaing.

Titulaire d’un BTS viticulture-œnologie puis diplômé de l’INSEEC Bordeaux en marketing, Frédéric Bourgoin fait ses premières armes dans la vente, qui lui fait découvrir le monde. « Après un stage au Vietnam dans une boîte spécialisée dans la distribution de spiritueux, j’ai eu la possibilité d’intégrer un grand groupe. Je commercialisais différents produits, dont du Cognac, auprès d’une clientèle ultra-premium. »

Mais le jeune Charentais, barbu trentenaire, rêve d’indépendance et veut développer sa propre marque. Le retour au bercail tient lieu d’opportunité. « Toutefois, je ne voulais pas reproduire le modèle parental. J’avais envie de vendre mon propre Cognac. Au moment de la transmission, jai d’abord tâtonné puis j’ai rapidement ciblé les jeunes chefs adeptes de la naturalité, qui officiaient dans les milieux de la bistronomie. Un domaine familial, ça leur parlait. Et ça me plaisait de travailler avec eux. Bref, ça a fonctionné »

Frédéric Bourgoin n’a pas étudié le marketing pour rien. Il embouteille ses cognacs dans des  contenants qui ressemblent aux flacons d’apothicaire d’autrefois. Ils sont marqués d’une grosse étiquette qu’il a composée lui-même à l’aide d’un logiciel de dessin vectoriel. Maxi-typographie, grands aplats de noir et de blanc : l’esthétique, épurée et très visuelle, est à la fois sincère et contemporaine. Surtout, elle est réfléchie : « Pour être bu, il faut être vu », déclame-t-il.

Des idées, il en a aussi pour ce qui est du contenu. « Mon style ? Des eaux-de-vie de vingt ans dans des barriques fortement chauffées durant la phase dite du bousinage pour surprendre les consommateurs français, les amener ou les ramener au Cognac. Je veux les accompagner : sur les étiquettes, j’indique les coordonnées GPS de la parcelle où se situent les vignes et je détaille le processus de vinification et de distillation ». En 2015, il vendait 250 bouteilles, il en écoule aujourd’hui près de 20 000. Elles sont toutes destinées au marché français, un marché qu’il juge d’avenir. Pas de bars, que des restos.

Installé avec sa sœur, il espère faire des émules, inspirer d’autres vocations parmi les viticulteurs charentais, notamment ceux de la jeune génération. « Aujourd’hui, nous pouvons être présents sur les deux niveaux. Moi, j’embouteille la moitié de ma production et je cède l’autre à un acteur important du négoce. Grâce aux réseaux sociaux, la prise de parole est devenue plus facile. Tout en gardant de bonnes relations avec le négoce, nous pouvons nous développer et exister différemment. C’est super-excitant ! »

 

Bourgoin Cognac
14 rue du Puits 16290 Saint-Saturnin
+33 (0)6 81 59 71 72 – bourgoincognac.com

Frédéric Bourgoin Cognac vititculteur vigneron

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