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Le paysage viticole : un paysage façonné par l’homme

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Le développement de la consommation de vin et d’eau-de-vie a amené les hommes à modeler le paysage. Sources d’émotions, les paysages viticoles doivent être appréhendés avec tous les sens pour percevoir leur richesse culturelle. (Re)découvrez ce paysage façonné par l’Homme dans l’œuvre « les paysages du Cognac ».

Il y a plusieurs dizaines de milliers d’années, l’Homme a appris à domestiquer une liane sauvage qui devint la vigne. Ce fut tout d’abord pour la production d’un fruit au goût sucré et délicieux, mais très vite, avec la découverte des vertus de la fermentation, les hommes élaborèrent une boisson. C’était la naissance du vin. Plus tard, avec les progrès de l’alchimie et la mise au point de la distillation, on se mit à produire des eaux-de-vie de vin qui concentraient la quintessence du vin. La vigne, le vin et les eaux-de-vie qui en sont issus furent dès leur origine des éléments de culture et des marqueurs de civilisations. Ceci est d’autant plus vrai que la vigne est une plante dont la production, raisin mis à part, est non essentielle aux besoins fondamentaux, au contraire des céréales par exemple. Élément d’identité culturelle, la vigne devint un objet d’ornement et de décoration, un enjeu de pouvoir et de luttes politiques, mais aussi un élément majeur du développement économique de certaines régions.

Le paysage viticole, expression de l’activité de l’homme et de ses traditions culturelles

Le développement de la consommation du vin et des eaux-de-vie de vie amena les hommes à transformer et à modeler le paysage. La vigne étant une plante pérenne qui reste en place plusieurs dizaines d’années, ses plantations ont très vite dessiné un paysage stable qui devient vite familier et caractéristique de la région, du terroir et des contraintes écologiques auxquelles l’homme a dû s’adapter.

C’est ainsi que naquit la notion de paysage viticole. C’est un concept récent, qui associe l’objet observé (la vigne et son environnement) et un observateur. Cette interférence et cet équilibre créent une émotion et une sensibilité qui sont très subjectives, mais révèlent une force qui fait tout l’attrait du paysage viticole. À la lecture esthétique, va succéder l’appréciation émotionnelle qui bien évidemment se réfère au vin ou à l’eau-de vie, associés au paysage perçu.

Le paysage viticole est donc l’expression esthétique de cette culture et de cette civilisation de la vigne et du vin. Il est l’expression des hommes qui l’ont façonné et des terroirs qui le portent. La culture de la vigne par ses exigences agronomiques et techniques a toujours imposé au vigneron des contraintes très spécifiques. C’est ainsi que celui-ci plantera la vigne sur les coteaux bien exposés afin de se protéger des gelées tardives de printemps, tout en bénéficiant du même coup des meilleurs terroirs. Ou bien il façonnera les pentes de la montagne pour installer des terrasses avec les meilleures expositions. Se sont ainsi développés de multiples paysages viticoles qui sont l’expression de cette culture du vin et des contraintes que les hommes durent maîtriser au fil des siècles. On perçoit donc bien que depuis que l’homme a su domestiquer la vigne, il a façonné et dessiné un paysage original afin de garantir une production de raisin et donc de vin important et de qualité. Il a toujours voulu satisfaire cette exigence d’excellence pour sa production qui représente la réputation et l’image de son travail.

paysages viticoles automne

L’automne est une saison charnière et instable. Les perturbations arrivent sur des plateaux calcaires encore brûlés par les derniers rayons de soleil de l’été.

paysages viticoles hiver

L’hiver réserve toujours des surprises ; dès la mi-janvier, des moments de redoux réveillent la sève.

Paysages viticoles décembre à mars

Du mois de décembre à mars les Charentes sont frappées par les passages des perturbations d’ouest et de sud-ouest mais très rarement enneigées.

Paysages viticoles printemps

Les printemps sont précoces et lumineux.

Il n’y a pas un, mais une multitude de paysages viticoles

On peut décrire le paysage viticole selon la perception qu’on en a, selon sa forme ou son aspect. C’est ainsi que l’on définit communément des paysages qu’on identifie à des mers de vignes, avec parfois des vagues, ou bien des paysages qu’on décrit comme une marqueterie, car les lignes géométriques se comparent au travail de l’ébéniste, ou bien encore le paysage viticole en timbre-poste, car dans certains cas les vignes sont isolées dans un paysage plus vaste et à la géométrie très différente. Il n’y a donc pas un paysage viticole, mais une multitude de paysages qui sont l’expression de la création de l’homme pour adapter au mieux l’environnement à la vigne par le choix du sol, l’exposition à l’ensoleillement, le relief, mais aussi pour adapter la vigne à cet environnement par le choix des modes de conduite, des cépages…

Si le paysage viticole est évidemment constitué par la vigne, sa disposition dans l’espace et son mode de conduite, il associe aussi l’architecture des bâtiments nécessaires à l’exploitation et à l’économie de la production : maisons d’habitation, chais de vinification, chais de vieillissement, maisons de négoce. L’architecture du paysage viticole associe toujours l’aspect technique et opérationnel à l’aspect esthétique et social. Cette relation entre le pratique et l’esthétique est d’autant plus marquée que la richesse est présente dans le vignoble et que l’image du produit est souvent construite par les visiteurs.

La prospérité d’un vignoble est toujours associée à la capacité de transporter les productions vers les principaux marchés. La présence d’un fleuve, la proximité de ports sont autant d’atouts nécessaires au développement d’une économie. L’économie du vin ou des spiritueux issus du vin ne fait pas exception. Il est indéniable que la Charente et les ports situés près de son embouchure expliquent le développement du Cognac au cours des siècles passés. D’autre vignobles ont également profité de cette situation : Bordeaux, Porto, Jerez et bien d’autres. Ceci explique que le fleuve et ses abords (quais, maisons de négociants, entrepôts…) participent totalement à la définition du paysage viticole, car ils ont été essentiels, et sont encore souvent nécessaires, au commerce des produits des vignes qui les entourent.

Le paysage viticole comme toute création humaine a dû évoluer et s’adapter pour continuer à faire vivre les hommes qui en ont la charge. Les évolutions climatiques, les crises sanitaires comme le phylloxéra, les évolutions techniques avec la mécanisation des travaux de la vigne, mais aussi les contraintes économiques comme le développement des moyens de transport et tout ce qui fait la vie des hommes ont considérablement impacté l’évolution et les changements du paysage viticole. Mais toujours les paysages viticoles ne survécurent que grâce au courage et à l’esprit d’entreprise des viticulteurs et des négociants, car la vigne est une plante exigeante qui nécessite l’attention et la persévérance, la récolte n’étant jamais assurée et la qualité jamais régulière.

Une constante apparaît pour celui qui sait lire avec attention les évolutions du paysage. Au fil des ans, l’homme le façonne sans cesse en associant le respect de la nature et la rigueur de l’artisan toujours soucieux de la qualité de son produit. Cette préoccupation de l’environnement n’est au fond que l’obligatoire compréhension que le vigneron a de la symbiose entre la vigne et son terroir, symbiose dont il a compris la nécessité depuis des siècles et dont il est l’héritier qui devra à son tour transmettre.

Cette rapide introduction montre que le paysage viticole est l’expression de l’activité humaine qui imprime sa marque dans le paysage, mais il est aussi l’expression des traditions culturelles qui y sont associées, de l’histoire sociale et économique des hommes qui l’ont bâti. Le paysage viticole est bien pour cela l’expression d’une culture, il est profondément humain.

C’est cet ensemble constitué par la vigne et son environnement que peut contempler et observer le voyageur. Son regard devra aussi apprendre pour comprendre le sens de ce paysage. Il devra comprendre la disposition des parcelles, leur orientation, le sol qui a déterminé le choix des terroirs… Il devra comprendre tout l’environnement agro-écologique auquel l’homme a dû s’adapter.

Si le paysage viticole est source d’émotions, il doit être appréhendé avec tous les sens. Déguster un vin ou une eau-de-vie de vin rend compréhensible ce lien et cette saveur si particulière entre la vigne et son terroir et les hommes qui l’ont façonné. La beauté d’un paysage viticole nous amène inévitablement vers la qualité du produit qui en est issu, comme la dégustation d’un vin ou d’une eau-de-vie nous porte vers le paysage et les hommes qui l’ont élaboré.

Les couleurs chatoyantes du vignoble automnal en Petite Champagne.

Les couleurs chatoyantes du vignoble automnal en Petite Champagne.

Aujourd’hui le développement de l’économie du vin et sa mondialisation ont amené à la création de nouveaux paysages paysage viticole représente un constituant important du message délivré par les commerciaux, car l’esthétique et l’émotion ressenties par le consommateur sont indispensables à la valorisation du produit qui en est issu. De plus en plus, le paysage viticole devient un élément fondateur et inséparable du vin et des eaux-de-vie de vin. viticoles. Sans avoir l’histoire des vignobles européens, ces nouveaux vignobles ont su créer de nouveaux paysages qui obéissent aux mêmes contraintes que celles déjà évoquées. Toujours, on retrouve cette préoccupation constante du choix du sol et de son environnement porteur de qualité. On comprend la disposition des parcelles qui s’adaptent aux exigences de la mécanisation et du travail de l’homme. On observe les bâtiments nécessaires au travail du vin et à son expédition. Ainsi se développent dans des lieux propices à la qualité les germes d’une culture viticole qui devrait au fil des ans pénétrer ces nouveaux terroirs. Car si la vigne et son terroir sont bien là, les hommes qui apportent le savoir-faire nécessaire à ces nouveaux vignobles n’ont pas encore l’histoire, la mémoire, les habitudes et les coutumes qui sont l’identité d’une culture.

Quel avenir pour les paysages viticoles ? Deux évolutions fortes s’écrivent déjà.

  • D’une part, le respect de l’environnement, devenu un élément essentiel de la viticulture d’aujourd’hui. Des modes de culture respectueux de la nature se développent très rapidement dans tous les vignobles. Ainsi, le paysage viticole change par l’apport de modes de cultures nouveaux : l’herbe réapparaît entre les pieds de vignes, le travail mécanique du sol est de plus en plus encouragé, car l’usage des produits chimiques sera à terme prohibé. Le viticulteur réapprend à observer la nature pour protéger ses vignes et adapte son vignoble.
  • D’autre part, l’œnotourisme, qui marque de plus en plus le paysage viticole. L’esthétique est essentielle pour convaincre les consommateurs de la qualité des produits. Il faut montrer, expliquer le vin et les eaux-de-vie. Le paysage viticole représente un constituant important du message délivré par les commerciaux, car l’esthétique et l’émotion ressenties par le consommateur sont indispensables à la valorisation du produit qui en est issu. De plus en plus, le paysage viticole devient un élément fondateur et inséparable du vin et des eaux-de-vie de vin.

Crédits photographiques : Michel Guillard

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