Dans cette rubrique, Raphaëlle Le Baud tisse des liens entre le cognac et les métiers d’art.
J’ai découvert le cognac en décembre 2017. Arrivée néophyte, je suis repartie passionnée et enthousiasmée par les matières et les savoir-faire liés à l’élaboration et à l’assemblage des eaux de vie. L’osier des « Dames Jeanne». Le chêne des tissons. Le cuivre des alambics. Mais ce qui m’a le plus touchée, c’est que nulle manufacture ne dit mieux le passage du temps.
Des centaines d’années. Stockées, goûtées, assemblées, transmises. La profondeur historique du «produit» donne aux marques de cognac une aura inégalable. Elle touche au plus profond car elle est à la fois un salut au passé et un clin d’œil à l’avenir. Et le maître de chai – par sa dégustation patiente et quotidienne – semble jouer avec l’Histoire. Le lien entre le cognac et les métiers d’art se manifeste ici.
Dans ce rapport au temps et à la transmission d’une expertise projetée sur les siècles à venir. Cette expertise, comme celle des maîtres d’art, peut être accompagnée et approfondie par la technologie. Mais nul algorithme ne peut s’affranchir de la richesse du temps.