La transmission est indéniablement l’un des grands enjeux actuels de la viticulture française et en particulier charentaise.
L’âge moyen des exploitants viticoles approche des 60 ans, et bien heureusement, la relève est aujourd’hui assurée grâce à l’économie actuellement florissante du cognac et ses perspectives économiques très encourageantes pour les années à venir. Il existe plusieurs types de viticulteurs en Charente : on dénombrait autrefois une multitude d’agriculteurs, possédant aussi bien du bétail, des champs céréaliers que de la vigne mais, depuis plusieurs décennies, on observe une concentration du vignoble. Les exploitations sont de plus en plus grandes et les viticulteurs de plus en plus spécialisés.
Un savoir-faire qui s’acquiert avec le temps
La transmission se traduit donc tout d’abord par une cession de vignes, la connaissance d’un terroir, parcelle par parcelle, mais également un équipement viticole de plus en plus important, moderne et lourd financièrement. La préfecture et la SAFER (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) peuvent interférer, même si la loi limite cette possibilité dans les transmissions familiales, surtout lorsque l’enfant acquéreur possède les diplômes désormais requis. Resteront malgré tout des conséquences fiscales que l’on doit anticiper au mieux. Les domaines charentais comptent souvent des appareils distillatoires : un savoir-faire que l’on acquiert hiver après hiver.
Certains viticulteurs distillent non seulement leurs propres vins en tant que bouilleur de cru à domicile mais également ceux de voisins en leur qualité de bouilleur de profession. Ils stockent également une partie de leur production en barriques dans leurs propres chais. Les casquettes se multiplient très vite pour les chefs d’entreprise charentais.
Certains possèdent également leurs propres marques de cognac.
La transmission implique donc un grand nombre de contrats, de rapports humains avec des clients, fournisseurs mais aussi employés. Elle s’effectue en fonction des ambitions et du caractère des enfants, l’un se voyant plutôt à la vigne et au pied de l’alambic tandis que l’autre s’attèle à des taches plus administratives. La nature fait parfois bien les choses.